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ATTRIBUÉES À VILLON.

— Et bien, ce dist le Pelletier,
Monseigneur, j’en suis bien content,
Mais que vous m’en vueillez payer ;
Je suis tout vostre, seurement. »
Ils firent leur appoinctement
Qu’il auroit, pour tout inventoire,
Dix solz tournois entièrement,
Et du vin largement pour boire,

Pourvu qu’il la despecheroit,
Car il luy estoit necessaire,
Et que toute nuyt veilleroit,
Avec son clerc, au presbitaire.
Il fut content de cest affaire.
Mais le Curé les enferma
Soubs la clef, sans grant noyse faire,
Puis hors de la maison alla.

Le Curé vint en la maison
Du Pelletier, par ses sornettes,
Et trouva si bonne achoyson
Qu’il fist très bien ses besongnettes.
Ilz firent cent mille chosettes,
Car, ainsi comme il me semble,
Il contenta ses amourettes,
Et puis hors de la maison emble.

Ce fourreur, pour la repeue franche
Fut fait coqu bien fermement ;
Et luy chargea la dame blanche
Qu’il y retournast hardiment,
Et que, par son sainct sacrement,
Jamais nul jour ne l’oubliera,