Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/108

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soudain par des ardeurs qu’il ne connaissait plus, des besoins de courir comme un jeune cheval, de se rouler sur l’herbe, de pousser des cris de joie.

Il jugea les temps venus. Ce fut une vraie nuit d’épousailles.

Puis ils eurent une lune de miel, pleine de caresses et d’espérances.

Puis ils s’aperçurent que leurs tentatives demeuraient infructueuses et que leur confiance était vaine.

Ce fut un désespoir, un désastre. Mais Lesable ne perdit pas courage, il s’obstina avec des efforts surhumains. Sa femme, agitée du même désir, et tremblant de la même crainte, plus robuste aussi que lui, se prêtait de bonne grâce à ses tentatives, appelait ses baisers, réveillait sans cesse son ardeur défaillante.

Ils revinrent à Paris dans les premiers jours d’octobre.

La vie devenait dure pour eux. Ils avaient maintenant aux lèvres des paroles désobligeantes ; et Cachelin, qui flairait la situation, les harcelait d’épigrammes de vieux troupier, envenimées et grossières.

Et une pensée incessante les poursuivait, les minait, aiguillonnait leur rancune mutuelle, celle de l’héritage insaisissable. Cora maintenant avait le verbe haut, et rudoyait