Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/142

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vous connaît bien de nom, car on parle souvent du bureau. C’est dit, hein ? »

Lesable joignit ses instances, mais plus froidement, à celles de son beau-père : « Venez donc, vous nous ferez grand plaisir. »

Maze hésitait, embarrassé, souriant au souvenir de tous les bruits qui couraient.

Cachelin le pressait : « Allons, c’est entendu ? »

– « Eh bien ! oui, j’accepte. »

Quand son père lui dit, en rentrant : « Tu ne sais pas, M. Maze vient dîner ici dimanche prochain », Cora, surprise d’abord, balbutia : « M. Maze ? – Tiens ! »

Et elle rougit jusqu’aux cheveux, sans savoir pourquoi. Elle avait si souvent entendu parler de lui, de ses manières, de ses succès, car il passait dans le ministère pour entreprenant avec les femmes et irrésistible, qu’un désir de le connaître s’était éveillé en elle depuis longtemps.

Cachelin reprit en se frottant les mains : « Tu verras, c’est un rude gars, et un beau garçon. Il est haut comme un carabinier, il ne ressemble pas à ton mari, celui-là ! » Elle ne répondit rien, confuse comme si on eût pu deviner qu’elle avait rêvé de lui.

On prépara ce dîner avec autant de sollicitude que celui de Lesable autrefois. Cachelin