Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/301

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II

Le docteur se tut une seconde, puis reprit :

— Un jour, comme je recevais mes clients dans mon cabinet, je vis entrer un grand garçon qui me dit :

— Docteur, je viens vous demander des nouvelles de la comtesse Marie Baranow. Je suis, bien qu’elle ne me connaisse point, un ami de son mari.

Je répondis :

— Elle est perdue. Elle ne retournera pas en Russie.

Et cet homme brusquement se mit à sangloter, puis il se leva et sortit en trébuchant comme un ivrogne.

Je prévins, le soir même, la comtesse qu’un étranger était venu m’interroger sur sa santé. Elle parut émue et me raconta toute l’histoire que je viens de vous dire. Elle ajouta :

— Cet homme que je ne connais point me