toire où je serais conduit au mariage malgré moi, tout doucement, par des procédés aussi discrets, aussi inaperçus et aussi calmes que cette royauté insignifiante, me troublait horriblement.
Mais tout à coup, j’eus une inspiration, et je tendis à Mlle Perle la poupée symbolique. Tout le monde fut d’abord surpris, puis on apprécia sans doute ma délicatesse et ma discrétion, car on applaudit avec furie. On criait : « Vive la reine ! vive la reine ! »
Quant à elle, la pauvre vieille fille, elle avait perdu toute contenance ; elle tremblait, effarée, et balbutiait : « Mais non… mais non… mais non… pas moi… je vous en prie… pas moi… je vous en prie… »
Alors, pour la première fois de ma vie, je regardai Mlle Perle, et je me demandai ce qu’elle était.
J’étais habitué à la voir dans cette maison, comme on voit les vieux fauteuils de tapisserie sur lesquels on s’assied depuis son enfance sans y avoir jamais pris garde. Un jour, on ne sait pourquoi, parce qu’un rayon de soleil tombe sur le siège, on se dit tout à coup : « Tiens, mais il est fort curieux, ce meuble » ; et on découvre que le bois a été travaillé par