Page:Œuvres complètes de H. de Balzac, II.djvu/388

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


GOBSECK.


À MONSIEUR LE BARON BARCHOU DE PENHOEN.

Parmi tous les élèves de Vendôme, nous sommes, je crois, les seuls qui se sont retrouvés au milieu de la carrière des lettres, nous qui cultivions déjà la philosophie à l’âge où nous ne devions cultiver que le De viris ! Voici l’ouvrage que je faisais quand nous nous sommes revus, et pendant que tu travaillais à tes beaux ouvrages sur la philosophie allemande. Ainsi nous n’avons manqué ni l’un ni l’autre à nos vocations. Tu éprouveras donc sans doute à voir ici ton nom autant de plaisir qu’en a eu à l’y inscrire.

Ton vieux camarade de collége,
De Balzac.
1840.


À une heure du matin, pendant l’hiver de 1829 à 1830, il se trouvait encore dans le salon de la vicomtesse de Grandlieu deux personnes étrangères à sa famille. Un jeune et joli homme sortit en entendant sonner la pendule. Quand le bruit de la voiture retentit dans la cour, la vicomtesse ne voyant plus que son frère et un ami de la famille qui achevaient leur piquet, s’avança vers sa fille qui, debout devant la cheminée du salon, semblait examiner un garde-vue en lithophanie, et qui écoutait le bruit du cabriolet de manière à justifier les craintes de sa mère.

— Camille, si vous continuez à tenir avec le jeune comte de Restaud la conduite que vous avez eue ce soir, vous m’obligerez à ne plus le recevoir. Écoutez, mon enfant, si vous avez confiance