Page:Œuvres complètes de H. de Balzac, IV.djvu/566

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Oscar en montrant sa mère et sans quitter son protecteur. Ne reconnaissez-vous pas madame Clapart ?

Ce fut d’autant plus beau à Oscar de présenter sa mère à Pierrotin qu’en ce moment madame Moreau de l’Oise, descendue du coupé, regarda dédaigneusement Oscar et sa mère en entendant ce nom.

— Ma foi ! madame je ne vous aurais jamais reconnue, ni vous, monsieur. Il paraît que ça chauffe dur en Afrique ?…

L’espèce de pitié que Pierrotin inspirait à Oscar fut la dernière faute que la vanité fit commettre au héros de cette Scène, et il en fut encore puni, mais assez doucement. Voici comment.

Deux mois après son installation à Beaumont-sur-Oise, Oscar faisait la cour à mademoiselle Georgette Pierrotin, dont la dot était de cent cinquante mille francs, et il épousa la fille de l’entrepreneur des Messageries de l’Oise vers la fin de l’hiver 1838.

L’aventure du voyage à Presles avait donné de la discrétion à Oscar, la soirée de Florentine avait raffermi sa probité, les duretés de la carrière militaire lui avaient appris la hiérarchie sociale et l’obéissance au sort. Devenu sage et capable, il fut heureux. Avant sa mort le comte de Sérisy obtint pour Oscar la recette de Pontoise. La protection de monsieur Moreau de l’Oise, celle de la comtesse de Sérisy et de monsieur le baron de Canalis qui, tôt ou tard, redeviendra ministre, assurent une Recette Générale à monsieur Husson, en qui la famille Camusot reconnaît maintenant un parent.

Oscar est un homme ordinaire, doux, sans prétention, modeste et se tenant toujours, comme son gouvernement, dans un juste milieu. Il n’excite ni l’envie ni le dédain. C’est enfin le bourgeois moderne.

Paris, février 1842.