Page:Œuvres complètes de H. de Balzac, VI.djvu/365

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LES PARISIENS EN PROVINCE.

(DEUXIÈME HISTOIRE.)

LA MUSE DU DÉPARTEMENT.


À MONSIEUR LE COMTE FERDINAND DE GRAMONT.

Mon cher Ferdinand, si les hasards (habent sua fata libelli) du monde littéraire font de ces lignes un long souvenir, ce sera certainement peu de chose en comparaison des peines que vous vous êtes données, vous le d’Hozier, le Chérin, le Roi d’armes des ÉTUDES DE MŒURS ; vous à qui les Navarreins, les Cadignan, la Langeais, les Blamont-Chauvry, les Chaulieu, les d’Arthez, les d’Esgrignon, les Mortsauf, les Valois, les cent maisons nobles qui constituent l’aristocratie de la COMÉDIE HUMAINE doivent leurs belles devises et leurs armoiries si spirituelles. Aussi L’ARMORIAL DES ÉTUDES DE MŒURS INVENTÉ PAR FERDINAND DE GRAMONT, GENTILHOMME, est-il une histoire complète du blason français, où vous n’avez rien oublié, pas même les armes de l’Empire, et que je conserverai comme un monument de patience bénédictine et d’amitié. Quelle connaissance du vieux langage féodal dans le : Pulchrè sedens, meliùs agens ! des Beauséant ? dans le : Des partem leonis ! des d’Espard ? dans le : Ne se vend ! des Vandenesse ? Enfin, quelle coquetterie dans les mille détails de cette savante iconographie qui montrera jusqu’où la fidélité sera poussée dans mon entreprise, à laquelle vous, poète, vous aurez aidé

Votre vieil ami,
de Balzac.

Sur la lisière du Berry se trouve au bord de la Loire une ville qui par sa situation attire infailliblement l’œil du voyageur. Sancerre occupe le point culminant d’une chaîne de petites montagnes, dernière ondulation des mouvements de terrain du Nivernais. La