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Page:Œuvres complètes de Henri Heine, volume 9, Poésies inédites, 1885.djvu/26

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Source sanglante, coula de mes yeux ; source de sang, épanche-toi, afin qu’avec ce sang brûlant, je puisse écrire mes douleurs.

Hé, mon amour, pourquoi aujourd’hui frissonnes-tu en voyant couler mon sang ? De longues années, tu m’as vu devant toi, pâle et le cœur saignant.

Connais-tu encore la vieille chanson du serpent dans le paradis, qui, par le don méchant de la pomme, a causé la perte de notre aïeul ?

Des pommes ont causé tout le mal. Ève amena ainsi la mort, Éris les flammes de Troie, et toi les deux choses, flammes et mort.



SUR LE RHIN


Montagnes et donjons regardent dans le fleuve clair comme un miroir, et mon petit esquif cingle joyeusement, illuminé de l’éclat du soleil.

Tranquille, je regarde le scintillement des vagues qui se replient avec des reflets d’or ; silencieusement s’éveillent les pensées qui dormaient au fond de mon cœur.