Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 1.djvu/121

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çoise eût blessé la bienséance, pour avoir réclamé au milieu d’elle contre la corruption de la langue et du goût, où pour avoir vengé, les mœurs dans une compagnie faite pour répandre les lumières et par conséquent, les bons principes et les bonnes mœurs.

Au reste Gresset n’étoit pas seulement destiné à faire la gloire de son pays ; il devoit en être encore le bienfaiteur. On sçait combien son zele et ses soins contribuèrent à l’établissement de l’Académie d’Amiens. Ainsi, Messieurs, les services que vous avez rendus et que vous rendrez encore aux lettres et à votre patrie sont autant de titres qui lui donnent des droits à la reconnaissance de ses concitoiens : Il dut goûter avec une vive satisfaction les fruits de cette heureuse entreprise ; lorsqu’il vit vos lumières et votre zèle si puissamment secondés, dans tous les tems par les dépositaires de l’authorité dans votre province. Elle n’oubliera jamais le nom de ce magistrat, qui semble regarder le soin de contribuer aux succès et à la splendeur de l’Académie comme un des plus nobles devoirs de son administration. Ce n’est point assez pour lui de protéger les Sciences et de les encourager par ses bienfaits à des découvertes importantes au bien public ; vous l’avez entendu Messieurs, au milieu de vous, célébrer leurs merveilles avec l’éloquence d’un homme digne de se passionner pour le bonheur de l’humanité ; également habile à bien dire et à bien faire, vous le voiez réunir les talens d’un homme de lettres aux vues d’un administrateur et à l’ame d’un citoien.

Je rens, sans scrupule, cet hommage à votre Mécène ; quelque répugnance qu’un écrivain honnête doive éprouver à louer un homme en place, il est toujours permis à un citoyen de célébrer les bienfaiteurs de son pays. Je ne quitterai point cette matière sans rappeller un trait qui me paroit également honorable à l’Académie d’Amiens et à Gresset. Cette compagnie, voulant lui donner un témoignage éclatant de son estime pour ses talens, et de sa reconnaissance pour les obligations qu’elle avoit à son zèle, le