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SÉANCE DU 19 BRUMAIRE AN II 165

ne renfermeroit-elle pas aussi quelques-uns de leurs émissaires, dont la tâche est d’afficher le patriotisme et qui, couverts de ce manteau, jettent des soupçons sur les généraux patriotes, sur les représentans du peuple auprès des armées ?

On nous a peint ici le général Duquesnoy comme un homme incapable de remplir la place à laquelle il a été promu, son frère même a eu la modestie de lui refuser les talens qu’il possède, et ces talens sont si peu équivoques, que dans l’affaire de Maubeuge du 15 et du 16, la colonne qu’il commandoit, a fait des prodiges de valeur, et a contribué, plus qu’aucune autre, à une victoire qui a décidé peut-être du sort de la France. »

Extraits dan» Feuille du salut public, n" 133, p. 3-4 ; Abriuiateur universel, n° 316, p. 1263. Mention dans Journal historique et politique, n° 125, p. I ; Courrier républicain, n" 14, p. 94 et 106 ; Trois décades, n" 23, p.9l. 2® intervention : Pour une sévère épuration des Sociétés populaires Dès les débuts de l’automne 1793, s’affirma la volonté gouvernementale de faire entrer dans les cadres des institutions officielles, les organisations populaires : de là la liquidation des clubs de femmes et les débuts de l’offensive jacobine contre les sociétés sectionnaires (1). La création des sociétés sectionnaires, à la suite de la suppression de la permanence des sections (2), suscita de la part des autorités gouvernementales et des Jacobins, leur appui naturel, une opposition très vive qui s’affirma dès septembre 1793 pour ne point se démentir jusqu’au printemps de l’an II. Les marques de méfiance à l’égard des sociétés nouvelles se multiplièrent, lorsqu’il apparut que la plupart échappaient à l’impulsion des Jacobins et au contrôle des autorités. Le 11 briunaire, les Jacobins avaient invité les Sociétés populaires à s’épurer avec soin (3). La discussion sur les nouvelles sociétés est dès lors permanente. Lorsque, le 19 brumaire, vers le milieu de la séance, la société sectionnaire des Invalides vient demander aux Jacobins son affiliation, elle est dénoncée pour contenir « des fauteurs de l’affaire du Champ de Mars ». Robespierre, qui ne s’était pas encore prononcé sur les sociétés sectionnaires, intervient alors. Ici apparaît la méfiance foncière des dirigeants révolutionnaires, même les plus authentiquement démocrates, à l’égard des sans-culottes tardivement entrés dans la vie politique : ne trouvent grâce à leurs yeux que les patriotes de 89. Robespierre demande une nouvelle fois que l’affiliation aux Jacobins ne soit accordée qu’à des sociétés rigoureusement épurées. Journal de la Montagne, n° 162, p. 1013 ; Journal des Jacobins, n° 534, p. 3 (4) ; Mercure universel, XXXIII, 198-199 ; Gazette nationale, ou le Moniteur universel, n» 52, p. 210 (texte très proche) (5).

« Robespierre. Profitons des lumières que vient de nous donner le préopinant. Si, dans une Société populaire il s’est présenté des assas- (1) Voir A. SoBOUL, Les sans-culottes parisiens..., p. 272. (2) Cf. ci-dessus, p. 109.

(3) Journal de la Montagne, 13 brum. II ; Mon., XVIII, 327 ; Aulard, V, 490. (4) Aulard, V, 504, Mention dans G. Walter. Voir E. Hamkl, III, 207. (5) Mon., XVIII, 392.