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LES DISCOURS DE ROBESPIERRE

femmes, et c’est à ces effroyables manœuvres qu’on peut attribuer le désespoir qui a porté Gaillard à se donner la mort.

Réduits à fuir, les patriotes viennent déposer leurs plaintes au Comité de salut public, qui les arrache à la persécution, et comprime par l’effroi leurs odieux persécuteurs. Ainsi donc la vertu sera éternellement en butte aux traits de deux factions qui, opposées en apparence, se rallient toujours pour sacrifier les patriotes. Ici l’orateur jure de venger Chalier, Gaillard[1] et toutes les victimes de l’infâme aristocratie.

Les principes de l’orateur sont d’arrêter l’effusion du sang humain, versé par le crime : les auteurs des complots dénoncés n’aspirent au contraire qu’à immoler tous les patriotes et sur-tout la Convention nationale, depuis que le Comité a indiqué les vices dont elle devoit se purger. Quels sont ceux qui sans cesse ont distingué l’erreur du crime, et qui ont défendu les patriotes égarés ? Ne sont-ce pas les membres du Comité ? Ceux qui réclament la justice ne peuvent être redoutables qu’aux chefs des factions, et ceux qui veulent perdre dans l’opinion les membres du Comité, ne peuvent avoir d’autre intention que de servir les projets des tyrans intéressés à la chute d’un Comité qui les déconcerte et les anéantira bientôt.

Robespierre termine par dénoncer l’auteur de toutes ces manœuvres qui est le même qui a persécuté les patriotes à Commune-Affranchie, avec une astuce, une perfidie aussi lâche que cruelle : le Comité de salut public ne fut pas sa dupe. Nous demandons, enfin, que la justice et la vertu triomphent, que l’innocence soit paisible et le peuple victorieux de tous ses ennemis, et que la Convention mette sous ses pieds toutes les petites intrigues.

[……][2].

Sur la motion de Robespierre, Fouché sera invité à venir se disculper à la Société des reproches qui lui ont été adressés. »

Extraits dans Abréviateur universel, n° 561, p. 2242 ; Journal du matin, 27 messidor, p. 3 ; Journal de Perlet, n° 660, p. 351-352, n° 661, p. 357.



Société des Amis de la Liberté et de l’Égalité

137. SÉANCE DU 26 MESSIDOR AN II (14 JUILLET 1794)

Contre Fouché

Lors de la séance précédente, Fouché avait été invité à venir se disculper devant la Société[3]. Le 26 messidor, il fut donné lecture d’une lettre

  1. Voir ci-dessus, 1er germinal (n° 106), 8e intervent.
  2. Couthon cite ici des faits à la charge de Dubois-Crancé.
  3. Voir ci-dessus, séance du 23 messidor (n° 136).