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Séance du 8 thermidor An II

Enfin il est entré dans de très-longs détails sur les institutions nationales, sur le décret contre les Anglais, sur la possession de la Belgique, sur des divisions particulières, sur les finances, sur le gouvernement révolutionnaire, sur les deux Comités, etc. Il a fini par dire que si l’on ne remédioit aux maux présens, tout étoit perdu, et que si l’on repoussoit encore la lumière, il savoit mourir.»

Journal de Sablier, n° 1461, p. 2-3.

«Robespierre prend la parole et commence par déclarer qu’il vient pour dire la vérité, et pour éteindre les torches de la discorde que les ennemis de la liberté veulent allumer. Il parle des crimes de tous les scélérats qui ont combattu la République depuis son établissement. Il fait observer que l’hypocrisie a de tout temps été leur arme favorite ; que Brissot et Précy crioient : Vive la République ; que les conspirateurs crioient contre la tyrannie, tandis qu’ils ourdissoient des trames perfides pour favoriser la cause des tyrans. Il rappelle que les traîtres n’ont pas cessé de calomnier la Convention et le Comité de salut public, et déclare qu’ils les calomnient encore, comme fesoient autrefois les Hébert, les Danton, les Chabot, les Lacroix, etc.

Après avoir annoncé qu’il avoit été lui-même l’objet des calomnies les plus atroces et les plus abominables, il réfute tout ce que les tyrans ont inventé contre lui ; ils l’ont accusé d’avoir présenté au Comité de salut public, une liste de proscrits, d’avoir été un modéré et le protecteur du Marais ; ils l’ont dénoncé dans les écrits qu’ils soudoyoient, comme le tyran et l’oppresseur de la liberté et de la République, etc.

Robespierre développe des observations très-étendues pour confondre toutes ces inculpations perfides, et fait voir qu’elles ont pour objet de perdre le patriotisme et l’innocence.

L’orateur dénonce ensuite plusieurs intrigans qui se sont glissés dans les places subalternes du Comité de sûreté générale. Ces hommes pervers surprennent des mandats d’arrêt contre des citoyens paisibles et d’excellens patriotes ; ils disent ensuite aux victimes de leur perfidie que Robespierre est le seul qu’ils doivent accuser des rigueurs exercées contre elles. Ces impostures atroces sont répétées par des scélérats dans la salle même où le Tribunal révolutionnaire frappe les conspirateurs, et jusques dans les places publiques où leur tête tombe sur l’échaffaud.

Robespierre passe de ces observations à la réfutation d’une calomnie d’un autre genre ; souvent il s’est empressé d’avertir le Comité de salut public des dangereuses conséquences attachées à certains projets de finances qui peuvent jeter l’alarme parmi les meilleurs citoyens ; et cependant on se plait à présenter au public Robespierre lui-même comme l’auteur de ces mêmes projets de finances qu’il a marqués du sceau de son improbation.

L’orateur cite plusieurs passages tirés des papiers allemands ou anglais, dans lesquels on disait que Robespierre étoit arrêté ; dans plus