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sence et de vos lumières nous confirmaient dans ces sentiments et vous pouvez juger d’après cela des regrets que nous laisse votre démission. » (Bibliothèque de Nantes. — Collection Dugast-Matifeux, nº3.)

CXXX

Robespierre à Vadier (sans date)

Mon cher collègue, mon ami, pardonnez le délai que j’ai mis à vous répondre, et ne l’imputez qu’à des causes qui méritent toute votre indulgence. J’ai reconnu dans votre lettre le vertueux et intrépide défenseur des droits de la nation, à une époque qui mit à l’épreuve les âmes de tous ses représentans. Vos éloges m’auroient inspiré trop d’orgueil, si des sentimens plus tendres et plus élevés laissoient quelque place à celui-là dans le cœur de celui que vous avez jugé digne de votre conflance et de votre estime. Le même jour cù j’ai reçu votre lettre, j’ai lu l’adresse de la société de Pamiers à celle des Amis de la Constitution de Paris ; elle a reçu l’accueil qu’elle méritait, et elle a été recommandée aux députés à l’Assemblée nationale ; j’ai eu le plaisir aussi de voir tous les amis de la liberté partager les sentimens que je me suis permis d’exprimer sur le compte de celui qui me l’avoit envoyée. La lecture de cette adresse a donné lieu à une observation relative à l’opinion qu’elle exprime sur le compte de M. Gaston (1). Plusieurs bons citoyens ont attesté son patriotisme, et la société m’a chargé de vous écrire pour mettre la société de Pamiers à portée de lui rendre son estime. C’est à elle et à vous, mon ami, de voir si le témoignage des patriotes qui ont pris sa défense est balancé par des faits assez certains, pour justifier les doutes que vous avez annoncés sur sa conduite. D’après cela, je n’ai pas fait la motion expresse de sa radiation de la société de Foix. Mais si vous insistez sur ce point, je vous prie de m’écrire une seconde lettre, et de m’envoyer une seconde adresse. Fcrivez-moi dans tous les cas, pour me donner des nouvelles

(1) Cf. la séance du 11 Mars 1792 (Aulard : Soc. des Jacobins, t. III, p. 432). — Gaston (1757-1836). député à rassemblée législative et à la Convention.

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