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Séance du 30 décembre 1792


ordonne « l’envoi à toutes les sociétés avec qui elle fraternise •.). (4) A la suite de cette lecture, Desfieux dénonça un article de Gorsas (5) et un autre de Brissot (6) qui calomniaient E/obespierra et dénaturaient ses paroles. Puis la (Société, sur la proposition d’Anthoine, décida de désavouer son « Journal des Débats » qui continuait à paraître. (7)

i(4) Dans la séance du P’" janv. 1793, les Jacobins discutèreit à nouv©au la question de la diffusion des discours de Robespierre (Journal des Jacobins du 4 janv., p. 1, reproduit dans Aulard, IV, 633). La Quotidienne (5 janv. 1793, p. 16) rendit .ainsi compte de ce débat :

(( M. de Saint-Just, président, rappelle à la société que dans les séances précédentes, on a proposé une souscription pour faire imprimer les excellens discours de Maximilien Robespierre. La Société étonnée elle-même de son oubli, et cédant à la voix qui la rappelle à ses devoirs, s’ébranle toute entière ; chaque membre se précipite au bureau, et bientôt, au milieu des applaudissemens, il est couvert d’offrandes, tellement que l’on pourra voir encore imprimé tous les excellens ouvrages des maîtres. Un citoyen, que la Société avoit changé de faire circuler dams les départemens, l’excellent discours de Robespierre, afin de ’e soustraire par-là aux malversations des agens de la Poste, aux atteintes de la faction brissotine, se présente pour obtenir un passeport de recommandation. « J’irai, dit-il, de ville en ville, de village en village, de hameau en hameau, de chaumière en chaumière ; j’irai par-tout ; j’assemblerai les citoyens ; je leur lirai l’admirable discours de Robespierre ; j’échaufferai le patriotisme refroidi ; j’enhardirai les foibles ; j’encouragerai les forts ; je répandrai l’instruction ; bientôt, « si mon exemple est imité », vous verrez la face de la république changer entièrement. Les yeux s’ouvriront sur les -vertus de la minorité, qui siège sur la montagne, en faisant de jour en jour des prosélites, nous pourrons nous écrier alors : (( la vertu ne fut pas toujours en minorité sur la terre ». ill s’élève une assez longue discussion, sur la question de savoir si le brevet de recommandation sera accordé. . On ne connoît pas la figure de l’orateur, n’est-ce pas un piège de la faction Brissotine, Rolandiste, Girondiste, se dit-on les uns aux autres, néanmoins le brevet est expédié au missionnaire. » D’autre part, en répondant à la correspondance des sociétés affiliées, on joignit « aux excellents discours de M. Robespierre, l’adresse de M. Lafaye (reproduite dans le Point du Jour, 1793, n"* 8), la lettre de M. Moënne et « des lettres choisies du Père Duchesne ». On lit dans l’adresse de Lafaye le passage suivant : <"< Nous conserverons le citoyen Robespierre parce qu’il est le plus ferme appui de la liberté et l’organe incorruptible de l’éternelle vérité. Nous n’exclurons pas Marat, parce qu’il est fidèle aux principes. Nous convenons qu’il est exagéré, mais on ne renverse pas les aristocrates, les feuillans, les royalistes, avec des phrases académiques. y>^

(5) Courrier des départemens, t. IV, n° 2, p. 18-25. (6) Extrait du Patriote français reproduit ci-dessus, séance du 28 décembre.

i(7) Voir ci-dessus, séance du 28 déc, aux Jacobins, note 2.