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Séance du 17 avril 1793

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SÉANCE DU 17 AVRIL 1793 445

Une mesure révolutionnaire et indispensable, c’est de créer des papiers patriotes et de proscrire tous ceux que l’aristocratie enfante et protège.

C’est sur la Convention nationale que nous devons fixer ._ regards. Dans son sein, il existe un parti qui veut îa perte de la Répu ; bhque ; Ce parti a été déconcerté par la découverte de la trahison de Dumouriez ; mais il conserve encore une grande force et il la puise dans son système de calomnie, et dans les journaux qui lui sont dévoués et qui corrompent l’esprit public. Je v’ous ai dit que les ennemis que la république a au sein de la Convention, veulent favoriser la contre-révolution par la convocation des assemblées primaires. Cette vérité est sensible. Plusieurs départemens sont déjà, en quelque sorte, en état de contre-révolution. Les choix seraient influencés par les riches, par les égoïstes, le plan de nos ennemis est de ressusciter l’aristocratie. Les assemblées primaires seraient un instrument de guerre civile, parce que le peuple est égaré, il faut s’attacher à l’instruire. Les cbefs de la faction profitent de l’indignation qu’ils allument dans le cœur des citoyens, pour les forcer à convoquer les assemblées primaires ; il faut éviter ce piège. Notre objet doit être de déconcerter la manœuvre de nos ennemis, qui ont voulu profiter de la pétition pour calomnier les patriotes (10). Ils ont imaginé des moyens pris dans la source même du patriotisme. On vous a parlé d’un courier arrêté à Bordeaux (11). J’ignore de quelles dépêches était porteur ce courier. Le projet de nos ennemis est de dénoncer encore une fois les Jacobins, de remplir la République de calomnies, d’horreurs et d’intrigues, pour opérer un mouvement favorable aux armées étrangères. Je suis instruit qu’il est faux que six mille Marseillais soient en marche pour se rendre à Paris. Si vous avez ordonné l’impression et l’affiche de la lettre de Marseille (12), c’est un arrêté sur lequel vous pouvez e venir, parce qu’il pourrait fournir à nos ennemis un nouveau prétexte de renouer leurs intrigues.

Je propose donc à la société : l ° de rapporter l’arrêté par lequel elle a ordonné la publicité et l’affiche de la lettre de Marseille et (ilO)jS.a ;ns doute l’adresse des Jacobins du 5 avril qui fut oouverte à la Convention des signatures dos députés’ montagnards. (Cf. ci-dessus, 13 avril, 4® intervention.)

<’ll) Courrier envoyé par 1^ Société à Bordeaux et Toulouse. Les administrateurs du département de la Gironde Ta-uraient fait arrêter. Il était porteur, d’après Deisfieux, d’un résumé des pièces qui avaient servi à l’élaboration de l’adresse du 5 avril (Voir liste, ci-après, 18 ’avril, note 4.)

(12) Oetfce lettre annonçait aussi une seconde levée de volontaires, l’arrestation du duc de Montpen^sier, et le désarmement des nobles à Toulon.