Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 9.djvu/487

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
485
Séance du 6 mai 1793


qui savez que tous ont^ invoqué dans les mêmes circonstances. les droits de 1 homme qu’ils n’ont jamais cessé d’outiager, comment êtes-vous SI faciles à laisser surprendre votre pitié ? L’aveu qui vient de vous être fait par les pétitionnaires eux-mêmes, que l’homme dont il s’agit, s est trouvé dans l’attroupement, ne vous suffit-il pas ? Quel empressement avez-vous donc à accueillir si favorablement des hommes, pour la plupart aristocrates, tandis que tant de fois on a repoussé de bons citoyens. Ils ont réclamé, il est vrai, les droits de la liberté et de 1 égalité ; mais ne voyez-vous pas que c’est pour mieux réussir à perdre la liberté même. Je vous le demande, Citoyens, lorsque des patriotes ardens ont été accusés devant vous, leur avez-vous accordé cette protection dont jouissent, dans ce moment, des aristocrates. La personne pour qui on sollicite, est un clerc d’huissier, qui s’est mis à la tête d’un attroupement (13). Eh ! sont-ils donc si favorables à la liberté, ces clercs d’huissier, pour qu’on ne puisse pas les suspecter aujourd’hui. Nous chérissons les principes de liberté, nous voulons les écrire dans nos loix ; mais nous ne voulons pas qu’ils soient un prétexte pour assassiner impunément la liberté. Quoi ! vous dites que vous voulez vous armer contre les rebelles, et vous protégez leurs complices à Paris !

Citoyens, les momens de crise exigent des mesures très-actives ; c’est autour des autorités constituées qu’il faut se rallier ; mais, au contraire, vous protégez ouvertement la cause des ennemis extérieurs et intérieurs,, et loin d’étouffer le feu de la guerre civile, c’est vous qui l’attisez ; c’est donc à vous qu’il faut attribuer le funeste système qui tend à organiser la guerre civile. Ceux qui protègent aujourd’hui les riches négocians, les praticiens, protègent aussi Cobourg et les révoltés de la Vendée. Je demande que l’Assemblée passe à l’ordre du jour sur la pétition qui lui est adressée. (14) Mercure universel, t. XXVII, p. 14L

« Robespierre. Les moyens de réprimer les troubles, c’est de punir avec une sévérité inflexible tous ceux qui lèvent l’étendard de la rébellion, il faut saisir tous les conspirateurs et les traîtres ; c’est un devoir pour les magistrats de les faire mettre en état d’arrestation : c’est à la Convention à donner l’exemple d’une sévérité sans exemole, et de protéger les autorités constituées r eh bien ! la Convention don-I

i(ll3) Iil semble que Roibesipierrp fas^se un’e confuision entre la pétition de la section ’des Lombards relative à Fermes et une nou- ^-elle lettre de 8a.gnié. de la section de Boin-Conseil. qui protestait contrp les motiifs de son arre-statiorii. kSaiginié était clerc d’huissier. (Of. Arch. pari., LXIV, 336, note 1).

/iJ4) Text3 reproduit daines ’le Mon., XVI, 348, et les AtcH. pari.. LXIV,335. E.Hamel l’anaîvse (11,692), et G.Walter le signale (p. 733).