ALCIBIADE
Quelles autres pourrais-je connaître ?
SOCRATE
Maintenant, se peut-il que tu aies jamais appris ou découvert quelque chose sans vouloir l’apprendre, ni le chercher toi-même ?
ALCIBIADE
C’est impossible.
SOCRATE
Mais dis-moi : aurais-tu consenti à chercher ou à apprendre ce que tu pensais connaître ?
ALCIBIADE
Non, certes.
SOCRATE
Ainsi ce que tu sais présentement, il a été un temps où tu ne croyais pas le connaître ?
ALCIBIADE
Nécessairement.
SOCRATE
Eh bien, les choses que tu as apprises, je pense pouvoir te les dire ; si j’en oublie quelqu’une, nomme-la-moi. Tu as donc appris, si je m’en souviens bien, à lire et à écrire, à toucher de la cithare et à lutter ; car pour la flûte, tu n’as pas voulu l’apprendre. Voilà ce que tu connais, à moins que tu n’aies appris quelque chose à mon insu, et, j’imagine, sans sortir de chez toi ni de nuit ni de jour.
ALCIBIADE
Non, je n’ai pas pris d’autres leçons que celles que tu as dites.
SOCRATE
IV. — En ce cas, est-ce lorsque les Athéniens délibéreront sur la manière d’écrire correctement que tu te lèveras pour les conseiller ?
ALCIBIADE
Non, par Zeus, non.