Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/121

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SOCRATE

Il est donc naturel qu’ils soient de bons maîtres en ces matières du moins.

ALCIBIADE

Oui.

SOCRATE

Si donc nous voulions en procurer la connaissance à quelqu’un, nous aurions raison de l’envoyer à l’école de ce public dont tu parles.

ALCIBIADE

Parfaitement.

SOCRATE

VIII. — Mais si nous voulions savoir non seulement ce que sont les hommes et les chevaux, mais lesquels d’entre eux sont de bons ou de mauvais coureurs, est-ce encore le grand nombre qui serait capable de l’enseigner ?

ALCIBIADE

Assurément non.

SOCRATE

N’as-tu pas devant toi la preuve convaincante que ces gens-là ne le savent pas et ne sont pas en cette matière des maîtres compétents, quand tu vois qu’ils ne s’accordent en aucune manière sur ce sujet ?

ALCIBIADE

J’en suis persuadé.

SOCRATE

Et si nous voulions savoir, non seulement ce que sont les hommes, mais lesquels sont sains ou maladifs, est-ce que le public serait capable de nous l’enseigner ?

ALCIBIADE

Assurément non.

SOCRATE

Et tu aurais une preuve que c’est un méchant maître, si tu le voyais en désaccord avec lui-même ?

ALCIBIADE

Oui.