Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/144

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SOCRATE

Et crois-tu que tu perdrais quelque chose à t’occuper de toi-même ?

ALCIBIADE

Pas du tout ; j’y gagnerais même beaucoup.

SOCRATE

Voilà donc un premier désavantage, que comporte ton opinion : tu en vois l’importance.

ALCIBIADE

Tu as raison.

SOCRATE

Elle en a un second, c’est qu’elle est fausse. Examine-la d’après les probabilités.

ALCIBIADE

Comment ?

SOCRATE

Sont-ce les races nobles qui vraisemblablement produisent les meilleures natures, oui ou non ?

ALCIBIADE

Ce sont évidemment les races nobles.

SOCRATE

Et ceux qui sont bien nés, pourvu qu’ils soient bien élevés, n’acquièrent-ils un mérite consommé ?

ALCIBIADE

Nécessairement.

SOCRATE

XVII. — Examinons donc, en comparant nos qualités aux leurs, d’abord si les rois des Lacédémoniens et des Perses paraissent être de race inférieure à nous. Ne savons-nous pas que les uns descendent d’Héraclès, les autres d’Achéménès et que la race d’Héraclès et celle d’Achéménès remontent à Persée, fils de Zeus ?

ALCIBIADE

Et la mienne, Socrate, à Eurysakès, et celle d’Eurysakès à Zeus.