Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/160

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ALCIBIADE

Je ne comprends pas.

SOCRATE

Crois-tu qu’il y ait quelque chose qui appartienne à la main ? Par exemple, une bague ; y a-t-il une autre partie du corps que le doigt à laquelle on peut dire qu’elle appartient ?

ALCIBIADE

Non, assurément.

SOCRATE

De même la chaussure n’appartient-elle pas au pied ?

ALCIBIADE

Si.

SOCRATE

Et les vêtements et les couvertures au reste du corps ?

ALCIBIADE

Si.

SOCRATE

Or, quand nous prenons soin de nos chaussures, prenons-nous à ce moment soin de nos pieds ?

ALCIBIADE

Je ne comprends pas bien, Socrate.

SOCRATE

Eh quoi ! Alcibiade, ne reconnais-tu pas qu’il y a une manière de prendre comme il faut soin d’une chose quelconque ?

ALCIBIADE

Si.

SOCRATE

Or n’est-ce pas quand on rend une chose meilleure que tu dis qu’on en prend soin comme il faut ?

ALCIBIADE

Si.

SOCRATE

Et quel est l’art qui rend les chaussures meilleures ?