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Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/175

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SOCRATE

C’est donc au divin que ressemble cette partie de l’âme et, si l’on regarde cette partie et qu’on y voie tout ce qu’elle a de divin, Dieu et la pensée, c’est alors qu’on est le mieux à même de se connaître.

ALCIBIADE

Il y a bien de l’apparence, Socrate.

SOCRATE

28N’est-ce point parce que, comme les miroirs sont plus clairs, plus purs et plus lumineux que le miroir de l’œil, de même Dieu est plus pur et plus lumineux que la partie la meilleure de notre âme ?

ALCIBIADE

Il le semble, Socrate.

SOCRATE

C’est donc en regardant Dieu que nous trouverons le plus beau miroir des choses humaines pour reconnaître la vertu de l’âme, et c’est ainsi que nous pourrons le mieux nous voir et nous connaître nous-mêmes.

ALCIBIADE

Oui29.

SOCRATE

Mais se connaître soi-même, ne convenons-nous pas que c’est être sage ?

ALCIBIADE

Certainement.

SOCRATE

XXIX. — Mais alors, si nous ne nous connaissons pas nous-mêmes et si nous ne sommes pas sages, pouvons-nous connaître les choses qui nous appartiennent, mauvaises ou bonnes ?

ALCIBIADE

Comment pourrions-nous les connaître, Socrate ?

SOCRATE

C’est que sans doute tu vois qu’il est impossible à qui ne connaît pas Alcibiade de savoir si ce qui appartient à Alcibiade est bien à lui.