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Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/182

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ALCIBIADE

Eh bien, comment dois-je parler ?

SOCRATE

Si Dieu le veut.

ALCIBIADE

Eh bien, je le dis, mais j’ai quelque chose à y ajouter, c’est que nous risquons désormais de changer de personnage, Socrate, pour prendre, moi le tien, toi le mien ; car à partir d’aujourd’hui, c’est moi qui te suivrai, et toi qui seras suivi par moi.

SOCRATE

En ce cas, mon brave Alcibiade, mon amour sera juste comme celui de la cigogne30 : après avoir fait éclore en toi un amour ailé, il sera en retour entretenu par lui.

ALCIBIADE

Oui, c’est bien cela, et je vais commencer dès ce moment à m’appliquer à la justice.

SOCRATE

Je souhaite que tu y persévères ; mais j’ai peur, non que je me méfie de ta nature, mais je vois la force de la cité et je crains qu’elle ne l’emporte et sur toi et sur moi.