Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n doute.

SOCRATE

Donc, dans le cas présent aussi, il faut commencer par chercher s’il y a, ou non, parmi nous quelqu’un qui soit expert dans la matière que nous discutons ; et s’il y en a un, c’est celui-là, fût-il seul, qu’il faut écouter, et laisser là les autres ; sinon, il faut chercher ailleurs. Croyez-vous, Lysimaque et toi, que l’enjeu soit ici sans importance ? N’est-ce pas le plus grand de vos biens que vous risquez ? Selon que les fils deviennent bons ou mauvais, la maison de leur père sera bien ou mal gouvernée : tout dépend de ce que l’éducation aura fait d’eux.

MÉLÈSIAS

C’est juste.

SOCRATE

Cela demande donc beaucoup de prévoyance.

MÉLÈSIAS

Certainement.

SOCRATE

Comment donc, pour en revenir au cas dont je parlais tout à l’heure, faudrait-il procéder, si nous voulions savoir quel est celui d’entre nous qui est le plus entendu à la lutte ? Ne serait-ce pas celui qui l’a étudiée et pratiquée et qui a eu de bons maîtres pour la lui enseigner ?

MÉLÈSIAS

Il me le semble.

SOCRATE

Et avant cela, ne chercherons-nous pas quel est cet art pour lequel nous voulons des maîtres ?

MÉLÈSIAS

Que veux-tu dire ?

SOCRATE

X. — Voici qui sera peut-être plus clair. Nous ne nous sommes pas, je crois, mis d’accord dès le début sur ce que peut être l’objet dont nous délibérons et à propos duquel nous cherchons qui de nous est compétent et a pris des maîtres pour le devenir, et qui ne l’est pas.