ntissage des armes. D’après l’opinion générale, c’est le courage, n’est-ce pas ?
LACHÈS
Oui, c’est bien l’opinion générale.
SOCRATE
Essayons donc d’abord, Lachès, de définir le courage. Nous examinerons ensuite comment on pourrait l’inspirer aux jeunes gens dans la mesure où les exercices et l’étude peuvent y réussir. Voyons, essaye de dire ce que je te demande : qu’est-ce que le courage ?
LACHÈS
XVII. — Par Zeus, Socrate, ce n’est pas difficile à dire. Quand un homme est déterminé à faire tête à l’ennemi en gardant son rang, sans prendre la fuite, sois sûr que c’est une homme courageux.
SOCRATE
C’est bien dit, Lachès : mais peut-être est-ce moi qui, en m’expliquant peu clairement, suis cause que tu m’as répondu autre chose que ce que je pensais te demander.
LACHÈS
Que veux-tu dire, Socrate ?
SOCRATE
Je vais te l’expliquer, si je puis. Sans doute c’est un brave que celui dont tu parles, qui, ferme à son poste, combat l’ennemi.
LACHÈS
Oui, je l’affirme.
SOCRATE
Et moi aussi. Mais que dire de celui qui combat l’ennemi en fuyant, au lieu de rester à son poste ?
LACHÈS
Comment, en fuyant ?
SOCRATE
Comme les Scythes, par exemple, qui, dit-on, combattent tout aussi bien en fuyant qu’en chargeant.