Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Si.

SOCRATE

Et nous étions convenus que le courage était une belle chose.

LACHÈS

Nous en étions convenus en effet.

SOCRATE

Or maintenant nous disons au contraire que cette chose laide, la fermeté inintelligente, est le courage.

LACHÈS

C’est vrai.

SOCRATE

Est-ce là bien raisonner, à ton avis ?

LACHÈS

Non, par Zeus, Socrate, ce n’est pas bien.

SOCRATE

XXI. — Alors nous ne réalisons pas sans doute, toi et moi, cet accord dorien dont tu parlais, Lachès ; car nos actes ne sont pas en harmonie avec nos paroles, puisque, d’après nos actions, on pourrait, semble-t-il, croire que nous avons part au courage, tandis que, d’après nos discours, on ne le pourrait pas, je crois, si on nous entendait discourir.

LACHÈS

Rien n’est plus vrai que ce que tu dis.

SOCRATE

Que penses-tu de l’état où nous voilà réduits ? Te paraît-il beau ?

LACHÈS

Pas du tout.

SOCRATE

Alors veux-tu que nous nous conformions au discours que nous avons tenu, en un point du moins ?

LACHÈS

En quel point et à quel di