nne, non pas que le devin commande au général, mais que le général commande au devin. Affirmerons-nous cela, Lachès ?
LACHÈS
Nous l’affirmerons.
SOCRATE
Et toi, Nicias, es-tu d’accord avec nous qu’au sujet des mêmes choses, c’est la même science qui les connaît, qu’elles soient futures, présentes ou passées ?
NICIAS
Oui, c’est aussi mon opinion, Socrate.
SOCRATE
Or le courage est, à ce que tu dis, excellent Nicias, la science de ce qui est à craindre et de ce qui ne l’est pas, n’est-ce pas ?
NICIAS
Oui.
SOCRATE
Et nous sommes convenus que, par ce qui est à craindre et ce qui ne l’est pas, il faut entendre les biens ou les maux à venir ?
NICIAS
En effet.
SOCRATE
Et que la même science s’applique aux mêmes choses, soit dans l’avenir, soit dans tout autre cas ?
NICIAS
C’est juste.
SOCRATE
Le courage n’est donc pas seulement la science de ce qui est à craindre et de ce qui ne l’est pas ; car il n’embrasse pas seulement les biens et les maux à venir, mais aussi ceux du présent et du passé et tous les biens et les maux en général, comme les autres sciences.
NICIAS
Il semble bien.
SOCRATE
XXIX. — Ainsi, Nicias, tu n’as guère répondu que sur le tiers du courage, alors que nous t’inte