Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/429

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PERSONNAGES : SOCRATE, HIPPIAS

SOCRATE

I. — Oh ! bel et sage Hippias, comme il y a longtemps que tu n’es pas venu nous voir à Athènes !

HIPPIAS

C’est que je n’en ai pas le loisir, Socrate ; car toutes les fois qu’Élis a quelque affaire à traiter avec une autre cité, c’est toujours à moi le premier qu’elle s’adresse parmi les citoyens, et moi qu’elle choisit pour ambassadeur, estimant que je suis le plus capable de juger et de rapporter les réponses que chaque cité peut faire. J’ai donc été souvent en ambassade dans différentes villes, mais le plus souvent et pour les plus grandes affaires à Lacédémone. Voilà pour quelle raison, puisque tu tiens à le savoir, on ne me voit pas souvent ici.

SOCRATE

Voilà ce que c’est, Hippias, que d’être un homme vraiment sage et accompli. Tu es également capable, comme simple particulier, tout en recevant beaucoup d’argent des jeunes gens, de leur procurer plus de bénéfices que tu n’en retires, et, comme homme public, de rendre service à ta patrie, comme on doit le faire si l’on veut être considéré et se faire estimer du grand nombre. Mais dis-moi, Hippias, quel peut être le motif pour lequel ces anciens, si réputés pour leur sagesse, un Pittacos, un Bias, un Thalès de Milet et ceux qui ont suivi jusqu’à An