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Page:Œuvres complètes de Platon (Chambry), tome 1.djvu/476

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produire un beau discours bien composé et d’en tirer profit, dans un tribunal ou toute autre assemblée, je m’entends dire toutes sortes d’injures par certaines personnes de notre ville et en particulier par cet homme qui est toujours à me réfuter ; car c’est mon plus proche parent et il habite dans ma maison. Quand je rentre chez moi et qu’il m’entend parler de la sorte, il me demande si je n’ai pas honte d’oser discuter sur les belles occupations, alors que je suis si manifestement convaincu d’ignorance au sujet du beau que je ne sais même pas ce qu’est le beau en lui-même. « Cependant, ajoute-t-il, comment sauras-tu si quelqu’un a fait un beau discours ou non, ou une belle action quelconque, si tu ignores ce qu’est le beau, et, quand tu te vois dans cet état, crois-tu que la vie vaille mieux pour toi que la mort ? » Il m’est donc arrivé, je le répète, de recevoir des injures et des reproches en même temps de votre part et de la sienne. Mais peut-être est-il nécessaire que j’endure tout cela ; il n’y aurait rien de surprenant que j’en tirasse du profit. Il me semble du moins, Hippias, que j’ai tiré celui-ci de mon entretien avec vous deux, c’est de comprendre la portée du proverbe : « Les belles choses sont difficiles ».