Sur toutes sans exception, Socrate, apprends-le.
Tu fais pourtant bien exception pour les choses que tu ne connais pas et dont Homère parle ?
Et quelles sont ces choses dont Homère parle et que je ne connais pas ?
N’y a-t-il pas dans Homère beaucoup de passages et de détails sur les arts, sur l’art du cocher, par exemple ? Si je me rappelais les vers, je te les réciterais.
Je vais te les dire, moi, car je me les rappelle.
Recite-moi donc ce que Nestor dit à Antiloque son fils, quand il lui recommande de prendre garde en tournant la borne, dans la course de chevaux pour la mort de Patrocle.
« Penche-toi toi-même légèrement, lui dit-il, sur ton char poli, du côté gauche de l’attelage, et aiguillonne le cheval de droite en l’excitant de la voix, et lâche-lui les rênes. Arrivé à la borne, que le cheval de gauche la rase de manière que le moyeu de la roue faite avec art paraisse frôler le bord de la pierre, mais prends garde de l’accrocher. »
Cela suffit. Maintenant, si ces vers d’Homère sont justes ou non, lequel, Ion, est le plus apte à en juger, le médecin ou le cocher ?
Le cocher sans doute.
Est-ce parce qu’il connaît l’art de conduire ou pour quelque autre raison ?