Mais si, je suppose, il fait le contraire, il ne le sera ni à l’État, ni à lui-même ?
Non certes.
Eh bien, persistes-tu dans ton sentiment ou en as-tu changé ?
Non, je pense comme toi.
N’as-tu pas dit que la plupart des gens étaient insensés et que les gens sensés étaient le petit nombre ?
Si.
Dès lors, nous affirmons à nouveau que le grand nombre se trompe sur ce qui est le meilleur, parce que la plupart du temps il se fie, je crois, sans réflexion à l’opinion.
Oui, nous l’affirmons.
Il est donc avantageux à la plupart des gens de ne pas savoir et de ne pas croire savoir, si cela doit les exciter à faire ce qu’ils savent ou croient savoir et si, le faisant, ils s’attirent plus de mal que de bien.
Rien de plus vrai.
X. — Tu vois maintenant que, quand je disais que la possession des autres sciences, sans la science du bien, risque de n’être que rarement utile et que ces sciences sont le plus souvent pernicieuses à leur possesseur, j’avais évidemment bien raison de le soutenir.