Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/173

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chus ; ils lui demandent en même temps son appui, ses conseils ; ils vantent, dans un long discours, les forces, la loyauté, la grandeur de leur souverain ; ils ajoutent tout ce qu’ils croient utile à leur cause ou propre à gagner la bienveillance. Enfin, après que Sylla leur a tout promis, et les a instruits de la manière dont ils doivent parler à Marius et ensuite au sénat, ils restent auprès de lui environ quarante jours, attendant le consul.

CIV. Marius, de retour à Cirta, sans avoir réussi dans son entreprise, est instruit de l’arrivée des députés ; il les fait venir, ainsi que Sylla, L. Bellienus, préteur à Utique, et en outre tous les sénateurs qui étaient dans la province. Avec eux, il prend connaissance des instructions données par Bocchus, de la demande qu’il fait au consul d’envoyer ses ambassadeurs à Rome, et de son offre d’une suspension d’armes pendant les négociations. Sylla et la majorité du conseil agréent ces propositions ; quelques-uns s’y opposent avec dureté, oubliant sans doute l’instabilité, l’inconstance des prospérités humaines, toujours prêtes à se changer en revers. Cependant les Maures ont tout obtenu ; et trois d’entre eux partent pour Rome avec Cn. Octavius Rufus, questeur, qui avait apporté la solde des troupes en Afrique ; les deux autres retournent vers leur roi. Bocchus apprit d’eux avec plaisir le résultat de leur mission, surtout la bienveillance et le bon accueil de Sylla. Arrivés à Rome, ses ambassadeurs (128) demandent grâce pour l’erreur de leur maître, qui n’a failli que par le crime de Jugurtha, sollicitent l’alliance et l’amitié du peuple romain. On répond : « Le sénat et le peuple romain n’oublient ni les bienfaits ni les injures