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Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/211

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Des dieux irrésolus ces ouvrages douteux
Ne sont ni mer ni terre, et sont toutes les deux.
Pour repousser les eaux ou leur servir de couche,
Pour ne céder jamais à leur vague farouche,
Ou pour céder toujours à leurs flots courroucés,
Leur assiette est trop basse ou ne l’est pas assez.
Par des bancs spacieux ici Tonde est brisée,
Là par des flots captifs la terre est divisée.

(93). Et de continuer son chemin.

Sulpice Sévère, Pomponius Mêla et Solin confirment ces détails, présentés d’une manière si animée par Salluste. « Dans ce malheureux pays, dit Solin, la mer a les dangers de la terre, et la terre, ceux de la mer. La vase fait échouer le voyageur dans les Syrtes, et le vent le fait échouer dans les sables. » Lucain (Pharsale, liv. IX) a également fait la description de ce désolant fléau des déserts de la Numidie. Citons encore la traduction trop dédaignée de Brébeuf :

La terre leur fournit la tourmente des Dots.
Le vent n’y trouve point de monts qui le maîtrisent,
De forêt qui le lasse, ou de rocs qui le brisent.
Trop lihre en sa fureur, il porte dans les champs
Des nuages de terre et des syrtes volants.
Les sables agités et la poussière émue
Égarent les Romains en leur frappant la vue ;
Et des noirs tourbillons les insolents efforts
Meurtrissent le visage et repoussent les corps.

M. Burnouf, dont le Commentaire offre de si riches études sur Salluste, a eu l’heureuse idée de rappeler à celte occasion un des plus beaux passages des Martyrs (liv. XI) : « Soudain de l’extrémité du désert accourt un tourbillon, dit M. de Chateaubriand ; le sol, em porté devant nous, manque à nos pas, tandis que d’autres colonnes de sables enlevées derrière nous roulent sur nos têtes. Egaré dans un labyrinthe de tertres mouvants et semblables entre eux, le guide déclare qu’il ne reconnaît plus sa route, etc. »

(94). Les Grecs.

C’est-à -dire les Cyrénéens, qui étaient Grecs d’origine.

(95). Et sont enterrés vifs.

Valère-Maxime a aussi raconté l’histoire des Philènes (liv. V,