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CONJURATION DE CATILINA

obérés et les plus audacieux. Il s’y trouva, de l’ordre des sénateurs, P. Lentulus Sura (37), P. Autronius, L. Cassius Longinus, C. Cethegus, P. et Ser. Sulla, tous deux fils de Servius, L. Vargunteius, Q. Annius, M. Porcius Léca, L. Bestia, Q. Curius ; puis, de l’ordre des chevaliers, M. Fulvius Nobilior (38), L. Statilius, P. Gabinius Capiton, C. Cornélius ; en outre, plusieurs personnes des colonies et des municipes, tenant aux premières familles de leur pays. L’entreprise comptait encore d’autres complices, mais un peu plus secrets, nobles personnages dirigés par l’espoir de dominer, plutôt que par l’indigence ou par quelque autre nécessité de position. Au reste, presque toute la jeunesse romaine, surtout les nobles, favorisaient les desseins de Catilina. Pouvant au sein du repos vivre avec magnificence et dans la mollesse, ils préféraient au certain l’incertain, et la guerre à la paix. Quelques-uns même ont cru dans le temps que M. Licinius Crassus (39) n’avait point ignoré le complot ; et que, mécontent de voir à la tête d’une grande armée Pompée qu’il détestait, il voulait à sa puissance en opposer une autre, quelle qu’elle fût. Il se flattait d’ailleurs, si la conspiration réussissait, de devenir facilement le chef du parti. Mais déjà, auparavant, quelques hommes avaient formé une conjuration dans laquelle était Catilina. Je vais en parler le plus fidèlement qu’il me sera possible.

XVIII. Sous le consulat de L. Tullus et de M. Lepidus (40), les consuls désignés, P. Autronius et P. Sylla, convaincus d’avoir violé les lois sur la brigue, avaient été punis. Peu de temps après, Catilina, accusé de concussion, se vit exclu de la