Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/301

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
247
NOTES DE LA CONJURATION DE CATILINA.

(36)… De briguer le consulat.

Catilina était incertain s’il pourrait briguer le consulat. Il était encore sous le poids de l’accusation de concussion intentée contre lui par les peuples de son gouvernement d’Afrique. Il ne pouvait, dans cet état d’accusation (reatus), remplir la formalité imposée aux candidats, qui consistait à déclarer sa prétention dans l’assemblée du peuple, vingt-sept jours avant l’élection. Catilina fut absous, mais trop tard.

(37)… P. Lentulus Sura.

P. Cornélius Lentulus Sura avait été consul l’an de R. 683, avec Cn. Aufidius Orestes ; mais les désordres de sa conduite publique et privée le firent chasser du sénat par les censeurs Gellius et Lentulus, l’an de R. 686. Pour y rentrer, Lentulus brigua la préture, et obtint celle de Rome l’année même du consulat de Cicéron. On peut consulter sur ce personnage la 3e Catilinaire de Cicéron. Questeur quelque temps avant la dictature de Sylla, Lentulus avait dissipé les deniers publics ; puis, quand Sylla voulut lui faire rendre compte, il s’en moqua et dit qu’il était hors d’état de les rendre, mais qu’il tiendrait le gras de sa jambe (sura) pour y être frappé, faisant allusion à la punition que s’infligeaient entre eux les enfants qui n’avaient pas de quoi payer au jeu. — P. Autronius Petus avait été condisciple de Cicéron, et son collègue dans la préture. L’an 687, il brigua, avec P. Sylla, neveu du dictateur, le consulat pour l’année 689 ; et tous deux eurent si ouvertement recours à des menées coupables, que le Consul C. Calpurnius Pison fut obligé de porter contre les nouvelles brigues une loi très-sévère. Autronius et Sylla n’en continuèrent pas moins leurs manœuvres avec succès ; ils furent, l’an 688, désignés consuls pour l’année suivante, au préjudice de L. Manlius Torquatus et de L. Aurelius Cotta. Ceux-ci accusèrent leurs heureux rivaux d’avoir acheté les voix, et invoquèrent contre eux la nouvelle loi Calpurnia. Leur élection fut déclarée nulle, ce qui était jusqu’alors sans exemple (voyez Cicéron, pro P. Sylla et pro Cornelio, passim). — L. Cassius Longinus avait été, l’an 690, un des compétiteurs de Cicéron et de Catilina dans la demande du consulat. Son embonpoint, sur lequel Cicéron le raille dans la 3e Catilinaire (ch. vii), ne l’empêcha pas de se sauver au plus vite après la découverte de la conspiration. On disait de lui qu’il était plus stupide que méchant. Cependant il souscrivit toujours aux avis les plus cruels : ce fut même