Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/446

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Spartacus, dans la vue de rétablir ses communications avec cette province, s’approche du camp romain ; mais il était si bien fortifié, qu’il n’osa rien entreprendre.

CCCI f.
Quelques jours après, nos soldats, contre leur ordinaire, commencent à sentir croître leur confiance, et à tenir un langage plus assuré. Varinius est entraîné lui-même par cette ardeur inattendue ; il met de côté les précautions, puis, des soldats novices, non encore éprouvés, et tout préoccupés des revers de leurs camarades, il les conduit néanmoins contre le camp des fugitifs.

Dès que les Romain aperçoivent de loin ceux-ci rangés en bon ordre et poussant des cris menaçants, leur courage s’ébranle.

CCCI g.
Déjà, ralentissant le pas et gardant le silence, ils ne se présentent pas aussi superbement au combat qu’ils l’avaient demandé.

Ils attaquent cependant la ligne ennemie ;

CCCIV.
Mais cette tentative n’ayant pas réussi, les soldats commencèrent à la charge avec plus de mollesse, en ne tenant pas leurs armes serrées comme ils l’avaient fait d’abord, et en desserrant les rangs.

D’ailleurs, harrassés de s’être tenus eu haleine depuis le matin, ils étaient si accablés par la chaleur,

CCCV.
Que la plupart, pouvant à peine se soutenir, s’appuyaient, fatigués et fixés sur leurs armes.

La défaite devient générale : Varinius donne le signal de la retraite et se replie sur la Lucanie, abandonnant aux esclaves toute la pointe de l’Italie jusqu’au détroit.

A Rome, le tribun Licinius Macer crut le moment favorable pour obtenir l’abolition des lois de Sylla, en ce qui concernait la puissance tribunitienne. Il jugeait d’ailleurs le parti populaire renforcé