Page:Œuvres complètes de Salluste (trad. Durozoir), 1865.djvu/456

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trompé, consulta les entrailles des victimes pour savoir si ce songe lui promettait un trésor.

La réponse des aruspices ne le satisfit pas davantage, et ce fut dans cette disposition que le trouva Métrodore. La négociation ne produisit donc aucun résultat.


FRAGMENTS DU QUATRIÈME LIVRE.

A Rome, les consuls avaient eu à pourvoir au soulagement du peuple, dans un moment où la cherté des blés, l’entretien de plusieurs armées employées à des guerres étrangères, et la révolte des fugitifs en Italie, avaient épuisé toutes les ressources du trésor et des contribuables. Gellius, l’un d’eux,

CCCXXVIII.
Plein d’anxiété et d’incertitude,

ne savait à quel parti s’arrêter ;

CCCXXIX.
Mais son collègue, Cn. Lentulus, d’une maison patricienne, et qui portait le surnom de Clodianus, promulgua sans qu’on puisse dire s’il se montra plus inconsidéré qu’inconséquent à ses principes une loi portant qu’on exigerait des acheteurs des biens des proscrits toutes les sommes dont Sylla leur avait fait la remise.

Cette proposition souleva tous les partisans de Sylla.

CCCXXX.
Tous ceux qui, malgré leur âge, conservaient dans un corps vieilli l’esprit militaire

étaient prêts à se soulever et à renouveler la guerre civile ; car, depuis les sanglantes querelles de Sylla et de Marius,

CCCXXXI.
Dans Rome était répandue, comme un fléau contagieux, la manie