Page:Œuvres complètes du roi René, tome 2, 1843.djvu/144

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vallerie et los de prouesse qu’il scet estre en vostre très noble personne, lequel en toute amour et benevolence, et non pas par nul mal talent, vous requiert et querelle de frapper ung Tournoy et Bouhort d’armes devant dames et damoiselles ; pour laquelle chose et en signiffiance de ce,

vous envoye cette espée propre à ce faire.

lci après est pourtraictie la façon et la manière comment le Roy d’armes présente l’espée au Duc de Bourbon.

Et lors ledit Roy d’armes présentera audit Duc de Bourbon la dite espée ; et se il lui estoit survenu tel affaire où nécessité qu’il ne peust acomplir ledit Tournoy, ne y entendre, pour lors

il pourra respondre en s’excusant en la manière qui s’ensuit :

Je remercie mon cousin de l’offre qu’il me fait : et

quant aux grans biens qu’il cuide estre en moy, je vouldroye bien qu’il pleust à Dieu qu’ils fussent tels ; mais moult il s’en

fault, dont il me poise.

D’autre part il y a en ce royaume tant d’autres

seigneurs qui ont mieulx mérité cest honneur que moy, et bien le sauront faire ; pourquoy je vous prie que m’en vueillez excuser envers mondit cousin. Car j’ay des affaires à mener à fin, qui touchent fort mon honneur, lesquelles nécessairement davant toutes autres beisoingnes il me faut acomplir. Si, lui plaise en ce avoir mon excuse pour agréable, en lui offrant en autres choses tous les plaisirs que je lui pourroye

faire.

Item s’il accepte le Tournoy, il prent l’espée de la main du Roy d’armes en disant :

Je ne l’accepte pas pour nul mal talent, mais pour

cuider à mon dit cousin faire plaisir, et aux dames

esbatement.

Et aprés qu’il aura prins l’espée, le Roy d’armes lui dira cestes

parolles :

Très hault et très puissant prince et très

redoubté seigne