Page:Œuvres complètes du trouvère Adam de La Halle, 1872.djvu/353

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Nourri et fait mainte honnestanche,
Et se li cors ne le dessert,
Li cuers a tel cose s’aert,
Que, se Dieu plaist, meri leur iert,
Se Diex adreche m’esperanche,
Leur huis m’ont eté bien ouvert.
Cuers qui tel compaignie pert,
Doit bien plourer le dessevranche.

9.

Bien est drois, puisque je m’en vois,
Que congie prengne as Pouchinois,
Nomméement à l’aisné frère,
C’est signeur Jakemon Ançois
Qui ne sanle mie bourgois
A se taule, mais emperere.
Je l’ai trouvé au besoing père,
Car il mut parole et matière,
C’on m’aidast au partir d’Artois.
Or pren cuer en le gent avere,
J’ai esté vers au primes père,
Dou fruit n’aront fors li courtois.

10.

Sires Pierres Pouchins, biaus sire,
Je ne doi mie estre sans ire,
Quant de vous partir me convient :
Tant m’avés fait, Diex le vous mire,
C’au départir mes cuers souspire
Toutes les fois qu’il m’en souvient.
La Vile est bien alée a nient,
De coi cités bone devient,
Par vo venue, bien l’os dire,
Plus que pour hom qui s’i tient.
Pour avoir chascun qui là vient
Faites vo serjant estre au Pire.


11.

Puis c’aler doi hors de men lieu
Haniel Robert Nasart, adieu,