Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/156

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LE SILLAGE


S ur le jaspe du lac, une jonque d’ébène aux voiles noires, qui vogue sans rameurs, ouvre un long sillage de neige. C’est vers l’Occident qu’elle s’en va lentement. — Oh ! si lentement que l’on entend à peine le frisson de ses ailes tristes. Et pourtant, dans la calme langueur du soir, je perçois à présent un son immatériel qui est un cri exhalé par l’Âme de la Jonque.

L’Âme de la Jonque gémit, et dans cet