Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/55

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Les hommes durs venus de pays innommés
Fouleront ce matin le sol du sanctuaire ;
Près des murs, attendant l’aurore mortuaire,
Veillent, silencieux, des cavaliers armés.

Et vers le ciel pareil aux cuirasses brunies
Que hérissent des clous brillants, leur rude main
Lève de longs buccins d’or qui seront demain
Les annonciateurs sacrés des agonies.

Des femmes, leurs seins nus caressés de clartés,
Dans de grands parcs plantés d’hiératiques chênes
S’attardent à rêver des souillures prochaines
Et s’apprêtent pour les mauvaises voluptés.

Mais, dédaignant le songe humain des vils désastres,
L’hiérodoule au cœur d’éternel diamant
Dans la suprême nuit regarde éperdument
L’hiver du ciel blanchi par le givre des astres.