Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/64

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Hélas ! tes paroles amies
Pour mon cœur avide et lassé
Ont réveillé ces endormies :
Les amoureuses du passé.

Et chacune à présent se lève
Devant moi dans le calme soir,
Émergeant à demi du rêve
Comme un corps blanc d’un fleuve noir.

Oh ! les invincibles rivales
Que vous-mêmes vous appelez ;
par ces visions triomphales
Nos pâles amours sont troublés.

Entre vos seins de sœur clémente
Vous cachez vainement mon front :
C’est vers quelque lointaine amante
Que mes désirs cruels iront.

Je sais bien, vos yeux d’améthyste
S’emplissent de reproches doux…
Et je suis mortellement triste
De n’avoir plus d’amour pour vous.