Page:Œuvres de Bacon, II.djvu/100

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doutes assez fondés. En effet, quant à la chaleur qu’on observe dans l’air en certains temps, il la doit manifestement à l’impression des corps célestes, et quant au froid qu’on y observe aussi, il peut avoir pour cause l’expiration de la terre Enfin, le froid qui rogne dans la partie de l’atmosphère qu’on appelle la moyenne région a pour cause les vapeurs froides et les neiges, en sorte que l’air extérieur et atmosphérique ne peut nullement servir à porter un jugement décisif sur cette question de la nature de l’air On en jugera mieux par des observations et des expériences sur l’air renferme. Mais, pour ôter toute équivoque, il faut que le vaisseau où l’on renferme cet air soit de telle figure et de telle matière qu’on puisse être assure que ce n’est pas ce vaisseau même qui, par sa force propre et particulière, communique à l’air qu’il contient un certain degré de chaleur ou de froid, qu’il ne livre pas aisément passage à l’air extérieur et n’en puisse recevoir les impressions. Ainsi servez-vous, pour cette expérience, d’un pot de terre, bouchez-le bien exactement a l’aide d’un cuir mis en plusieurs doubles, et tenez cet air ainsi exactement renfermé pendant trois ou quatre jours, après quoi, pour décider le point en question, ayant ouvert ce vase, portez-y tout à coup la main, ou un thermomètre avec son échelle divisée très-exactement.

49o (corresp au 13e affirm) Il est une autre question qu’on peut faire sur ce même sujet, celle tiédeur qu’on observe dans la laine, dans les peaux d’animaux, dans les plumes et autres semblables corps, vient-elle d’un faible degré de chaleur inhérent a ces substances, en tant qu’elles sont comme des excrétions d’animaux, ou aurait-elle pour cause une certaine substance grasse et huileuse qui par sa nature aurait de l’affinité avec la tiédeur ? ou enfin viendrait-elle seulement de ce que l’air y est renfermé et disséminé, comme nous l’avons dit dans l’article procèdent ? Car il parait que tout air dont on intercepte la communication avec l’air extérieur contracte un faible degré de chaleur Ainsi il faut choisir pour ses observations des corps filandreux, des tissus de Im et non de lame, de plume ou de soie, toutes substances qui sont des excrétions d’animaux. Il n’est pas non plus inutile d’observer que toutes les poudres, qui contiennent très-certainement un air disséminé, sont moins froides au tact que les masses dont elles sont tirées. Nous pensons, par la même raison, que toute espèce d’écume (en qualité de composé qui contient aussi de l’air) est moins froide que la liqueur même ou elle s’est formée.

20 (corresp au 14e affirm) Celui-ci n’a point de négative, car nous ne connaissons aucun corps, soit tangible, soit aeriforme, qui