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SIDIENNES.

On le dit ; mais n’importe, en pareille matière
Je te crois plus savant et moins Turc que Corbière.

Pars : qu’Allah de ta route écarte tous dangers !
De ce qu’ont vu tes yeux sur ces bords étrangers
Va charmer au plus tôt tes houris attentives ;
Rentre dans ton harem où ces jeunes captives
Goûtent nonchalamment, sans perdre leurs ennuis,
Et la fraîcheur des bains et la brise des nuits :
Telles au fond des bois quelque temps égarées,
Brament, d’un cri d’amour, des biches altérées,
Quand le mois chaleureux qu’annoncent les zéphirs
De leur sauvage amant rajeunit les désirs.
Toutefois, au milieu de tes belles sultanes,
Tu n’oubliras jamais ces douces Roxelanes,
Qui de tes nobles mains ont quelquefois reçu
Ces fils que le Tibet serre en léger tissu.
Quel prince plus que toi se montra populaire ?