Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/104

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Plus loin, on voit passer en épaisse colonne
Les rapides chasseurs dont le sabre résonne,
Les hussards diaprés de brandebourgs d’argent,
Et ces fiers artilleurs qui d’un vol diligent,
La veille encor, fixant le sort de la bataille,
Sur les rangs mamelucks promenaient la mitraille.
Les poudreux fantassins suivent les cavaliers :
Ils marchent l’arme au bras à pas plus réguliers ;
De sa triple couleur le saint drapeau d’Arcole
Arrondit sur leurs fronts l’éclatante auréole,
Et les républicains montrent, enorgueillis,
Leurs uniformes bleus que la guerre a vieillis.
Mais l’innombrable foule, aux portes rassemblée,
Frappe les airs émus de sa voix redoublée :
« Le voilà ! le voilà ! c’est l’envoyé de Dieu !
C’est le sultan Kébir ! c’est le maître du feu ! »
Bonaparte paraît ; levant leur noble tête,
Ses chefs autour de lui contemplent leur conquête ;