Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/106

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D’un chef aventureux cortège pacifique !
On eût cru voir encor sur cette terre antique
Ces doctes voyageurs, modestes conquérans,
Qu’Alexandre attachait à ses destins errans,
Quand ce jeune héros, sur des sables stériles,
Semait des monumens et bâtissait des villes.
Cependant les soldats, avides de repos,
D’un pas précipité défilent, et leurs flots
Des quartiers populeux perçant le labyrinthe,
Inondent d’Esbékié la circulaire enceinte.
Le soir, quand les Musseins, dans leurs versets bruyans,
À la prière sainte appelaient les Croyans,
Les drapeaux francs, mêlés aux drapeaux du Prophète,
De la haute mosquée ombragèrent le faîte,
Et de la liberté le glorieux ruban
Des esclaves du Nil ennoblit le turban.

Douze fois le soleil avait lui sur le Kaire,