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Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/138

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Hébron était muet ; jamais un faible écho
N’éveillait le Jourdain dormant sous Jéricho ;
Partout le fier Croissant, conquérant d’un autre âge,
De Lusignan éteint dominait l’héritage,
Et l’esclave abruti qui porte le turban
Passait, insoucieux, dans les bois du Liban.
Voici que tout-à-coup le long cri d’une armée
Du Thabor à Gaza réveille l’Idumée ;
Le cophte du Carmel, saisi d’un grand effroi,
Reconnaît à leurs pas les fils de Godefroi,
Qui vont reconquérir, dans Sion usurpée,
Ses vieux éperons et sa vaillante épée,
Comme au siècle héroïque où tremblait le Jourdain
Sous les pas de Tancrède et de Salah-eddin.
Mais les temps ne sont plus où l’Europe ébranlée
Disputait aux soudans le divin mausolée ;
Moins pieuse aujourd’hui, de ses Croisés nouveaux