Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/147

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Dormez d’un doux sommeil ! Tandis que l’Idumée
Gardera, sans témoins, votre cendre inhumée,
Vos noms des cœurs français ne seront point bannis ;
Ils vivront dans nos vers, par les ans rajeunis,
Tant que le Panthéon, moderne Capitole,
Protègera Paris de sa blanche coupole,
Tant qu’au sein de ses murs un aigle souverain
Pressera sous ses pieds la colonne d’airain.
Mais du héros français la sagesse assidue
De ce combat terrible embrassait l’étendue ;
Au désolant aspect de nos sanglans revers,
Il livre sa pensée à des regrets amers.
Tout-à-coup, sous les murs, un roulement sonore
Rappelle les soldats que le combat dévore,
Et ces fiers bataillons, mornes, silencieux,
La rage dans le sein, s’éloignent de ces lieux.