Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/165

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Ainsi, dans un désert en victoires fertile,
Quand cent mille Ottomans combattront tes dix mille,
Contrainte d’enfanter un prodige pareil,
Ta gloire éblouira la ville du Soleil !
Autour de ce carré, puissant par sa tactique,
Tourbillonne à grands cris l’armée asiatique ;
Nul n’osait assaillir d’un bond audacieux
Le chrétien colossal que mesurent les yeux ;
Un seul s’était promis cette héroïque tête :
C’est l’Arabe cuivré, séide du Prophète,
Qui dans Alexandrie impuissant assassin,
D’un poignard émoussé toucha son noble sein ;
Aujourd’hui l’œil fixé sur sa grande victime,
Il donne à ses projets l’apparence du crime :
Tantôt, se présentant comme un transfuge ami,
Il cherche pour issue un rang mal affermi ;
Tantôt, tirant le fer de sa veste grossière,