Page:Œuvres de Barthélemy et Méry, tome 3, 1831.djvu/173

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Ils montraient à la foule un visage serein,
Et d’un prudent mensonge unanimes complices,
De l’horrible secret étouffaient les indices.
Inutile détour ! Le camp épouvanté
Va connaître aujourd’hui la triste vérité.

Aujourd’hui dans la ville un démon fanatique
Seconde du pacha l’affreuse politique :
Sur ses chaînes de fer, à la chute du jour,
Le large pont-levis s’abaisse, et de la tour
Trois mille Musulmans descendent en silence ;
Monté sur Al-Borak, El-Mohdi les devance ;
L’œil sombre et menaçant, l’Ange du désespoir
Vers le convoi muet secoue un drapeau noir ;
L’un à l’autre enlacés de leurs mains dégoûtantes,
Nus, armés de la peste, ils marchent vers les tentes,
Et du geste invitant les chrétiens consternés,
Leur promettent de loin leurs corps empoisonnés.